Je reprends le travail aujourd'hui après dix jours de congés. Ces journées de repos étaient les bienvenues après de longues et intensives semaines de travail. Mon corps et mon esprit ne tenaient qu'à un fil. La fatigue devenait de plus en plus présente. Pesante, envahissante. Seulement, ce n'est qu'une fois le rythme ralenti que je me suis rendue compte à quel point j'avais minimisé cet aspect fatigue. Honnêtement, je me demande même comment j'ai fait pour ne pas craquer avant. J'ai trop tiré sur la corde.
Cette parenthèse au calme m'a permis de faire le point. De mettre la vie sur pause un instant et d'observer les choses. De réfléchir sur la vie, le travail. Ce que je veux, et ce que je ne veux plus. J'entrevois beaucoup de changements dans les mois à venir. Je dirais même que je les espère de toutes mes forces. Car il faut que les choses changent. Cela ne peut plus continuer comme cela. Je ne peux plus, je ne veux plus. Ces heures de trajet au quotidien pour aller travailler m'ont petit à petit grignotée de l'intérieur.
Quand j'ai accepté le poste en fin d'année dernière, je n'ai vu que le positif. J'y ai vu l'opportunité d'enfin reprendre une activité après la perte de mon emploi. J'y ai vu la fin de mes peurs et de mes angoisses. J'allais enfin pouvoir reprendre un rythme, me sentir utile et me dépasser à nouveau. Mais je n'ai pas vraiment vu cette distance (pourtant évidente) qui sépare mon lieu de vie de mon lieu de travail. Et surtout, je ne me suis pas du tout projetée dans une fatigue aussi difficile à supporter au quotidien.
Les premières semaines, j'étais euphorique. Je souriais tout le temps, même le matin pour aller travailler. Chose qui ne m'était pas arrivée depuis des années, il faut le préciser. Ça m'a fait un bien fou. J'ai respiré à nouveau. Je suis faite pour être active au quotidien, c'est ma façon à moi de me sentir vivante. De me dépasser, de dépasser tous les freins que la vie a parfois mis sur mon chemin. Sauf qu'aujourd'hui, près de dix mois plus tard, les choses sont tout à fait différentes...
Tellement différentes qu'après ces dix jours de vacances à faire le vide dans ma tête et à penser à mes projets pour l'avenir la simple idée de remonter dans le train demain matin tôt me donne des crampes d'estomac. J'ai l'impression que je n'en suis plus capable. Si j'étais tout à fait transparente et honnête avec vous, je dirais plutôt que j'ai peur. J'ai peur pour moi, pour ma santé. Car là où je pensais avoir regonflé les batteries de mon corps, ce n'était qu'illusoire. La visite de mon médecin me l'a cruellement démontré avant hier. Et depuis, je bloque.
Je voudrais avoir le pouvoir d’accélérer le temps et de faire en sorte que mes projets professionnels pour me rapprocher de chez moi prennent vie. Là, tout de suite, maintenant. Que ces longs trajets au quotidien ne soient plus qu'un mauvais souvenir. Seulement, il faut que je tienne encore un moment car rien n'est fait. Je dois d'abord atteindre un objectif important à mon poste actuel. Et seulement après, si tout se passe comme je le souhaite, je pourrais voir d'autres pistes se dégager.
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Vous allez rire mais je ne sais comment conclure cet article. Peut-être parce qu'il n'y a pas de conclusion satisfaisante à part, croiser les doigts de tout cœur pour qu'un jour prochain les choses changent dans le bon sens...