Vous allez penser que mes sujets tournent un peu en rond sur le blog ces derniers temps, mais le principe c'est quand même d'aborder ici en particulier les choses que je traverse dans ma vie. Les bonnes, comme les mauvaises. Il s'avère qu'en ce moment, même si je m'accroche aux petites choses positives, globalement ce n'est pas la grande joie dans ma vie. Et je crois qu'en parler, partager mon expérience sur ces sujets difficiles peut m'aider et pourrait aussi et surtout en aider d'autres. Parce que se dire qu'on n'est pas les seuls à vivre telle ou telle chose fait du bien.
Pour connaître le début du pourquoi du comment, vous pouvez jeter un coup d'œil à mon dernier article où j'aborde les difficultés de la dépendance. Mon article d'aujourd'hui est lié de très près à cette notion : je vais tenter de vous expliquer avec mes mots l'extrême solitude que l'on peut ressentir face aux épreuves qu'engendre le fait d'être dépendant d'une tierce personne. Et surtout quand cela se passe mal. Voire très mal.
Je me rends compte qu'en ce moment, je me sens très seule face à tout ce que je traverse. Une extrême solitude, douloureuse. Pourtant, je ne suis pas seule. Mes proches, mon homme, ma famille savent globalement ce que je traverse et sont là pour moi. Les personnes qui me suivent sur les réseaux me soutiennent également. Et ça me fait drôlement chaud au cœur. Mais je me rends compte que cela reste quand même en surface. Malgré la bonne volonté de chacun. C'est un fait : je crois que par moment je suis la seule à pouvoir réellement comprendre ce que je ressens au plus profond de mon être et de mon cœur.
Très concrètement, par exemple, en ce moment je traverse de grosses difficultés dans le recrutement de deux nouvelles auxiliaires de vie. Voilà plus d'un mois et demi que je fais passer des entretiens. Je suis bien à une douzaine pour le moment. Ces entretiens sont très fatiguant pour moi puisqu'au delà de l'échange verbal, il est question de voir si la personne sait me porter pour effectuer les prestations. Généralement, on essaie cinq-six-sept-huit fois et plus. C'est super difficile. Je m'investis beaucoup dans cette recherche. Et au final, j'accumule une extrême fatigue. Mais je sais que c'est le prix à payer.
Le souci, c'est que trop des personnes que je reçois en entretien ne prennent pas conscience de l'impact physique et psychologique que cela a sur moi. Elles prennent ça à la légère. Je m'investis à 300% et paie le prix fort. Elles, elles prennent le droit de me laisser m'épuiser à leur montrer, à les former pour au final se désister sans donner d'explication particulière, alors que tout c'était bien passé et qu'elles étaient partantes pour le poste. C'est ce qu'il s'est passé ce week-end. Une personne s'était engagée à commencer, elle était planifiée cette semaine et puis n'ayant pas de nouvelles, j'envoie un message pour savoir si elle vient comme prévu. Sa réponse : "non". Ni plus, ni moins. Voilà ce que je mérite. Un simple et brutal "non" qui remet plein de choses en questions. Là où je pensais être enfin libérée de ce recrutement difficile et pouvoir me projeter dans un avenir plus calme et serein, je suis retombée de haut. De très haut, même.
Je me sens très seule face à cela. Ëtre obligée de me perdre à ce point en chemin parce que j'ai besoin d'aide au quotidien. Que je n'ai pas la choix. Et que les choses sont compliquées, que le système lui-même est compliqué. C’est extrêmement difficile. Les auxiliaires de vie me paraissent incohérentes aussi. Elles réclament à leur employeur des heures en plus, tu leur en donnes et elles ne se donnent pas les moyens de les réaliser. Ça me dépasse complètement. On marche sur la tête quasiment. Bosser mais sans effort, sans investissement. On va où là ? Tout ça pour dire que j'ai l'impression d'être prise dans une tornade où je suis secouée dans tous les sens. Et que personnes n'arrive à comprendre réellement l'état physique et psychologique dans lequel je me trouve en ce moment. Parce que déjà, je suis la seule à vivre dans mon corps. La seule à ressentir cette fatigue si particulière. Si envahissante. Cet espèce de découragement général qui semble m'envahir. Je me sens vidée. Vide de toute énergie ou de toute volonté.
Pourtant, je dois continuer à me battre coûte que coûte. Parce que c'est la vie, que je n'ai pas le choix. Et que c'est le prix à payer pour ma sécurité et mon bien être. Qu'il faut que je sois forte, encore un peu. Le temps que le vent baisse et que la tornade ne soit qu'un mauvais souvenir. Alors, quand on me demandera si ça va mieux avec les auxiliaires de vie, je continuerai simplement de répondre "presque" ou "c'est compliqué" parce que malheureusement les gens peuvent difficilement en entendre ou en comprendre davantage. Et ce n'est vraiment pas de leur faute, ils font bien ce qu'ils peuvent pour me soutenir. Chacun à leur manière et de ça, je les remercie de tout cœur. Pour autant, je continuerai de ressentir cette extrême solitude que la dépendance et ses grandes complications engendrent sur ma vie. Et sur moi, en particulier...